A 14 ans, Louis Vuitton part à pied de sa ville natale d’Anchay dans l’est de la France. Deux ans plus tard, il se retrouve à Paris, où il commence son apprentissage de malletier-emballeur. Et 17 ans plus tard, en 1854, le jeune malletier ouvre son propre magasin de bagages et d’emballage près de la place Vendôme. Les malles à vapeur en toile à dessus plat de Vuitton, conçues pour être empilées les unes sur les autres, ont marqué une rupture révolutionnaire avec les valises à couvercle bombé et inclinées de l’époque, et la maison est rapidement devenue connue pour ses armoires debout et ses articles de voyage en cuir. En plus des malles, il a également conçu des trousses de toilette personnalisées pour contenir du champagne, des services à thé, des bijoux, des parfums et des jeux de société, des échecs au backgammon.
Au même moment, à l’autre bout du monde, le mahjong – un jeu chinois d’adresse et de chance joué avec des dominos – émergeait dans le delta du fleuve Yangtsé. Dans les années 1920, le jeu était devenu populaire en Amérique, apprécié par des personnes comme le président Warren G. Harding et lors de soirées hollywoodiennes. Dans les années 1950, la maison Vuitton crée ses premières malles de voyage mahjong : fines, rectangulaires mallesdoublé en satin, avec des compartiments intérieurs pour contenir les tuiles, les bâtons et les règles du jeu.
Le dernier ensemble de vanité mahjong de la marque est garni de cuir de vachette naturel et d’attaches en laiton brillant, avec un extérieur en toile monogrammée qui se détache du haut pour révéler une vanité à six tiroirs avec une doublure vert émeraude profonde. À l’intérieur des compartiments du coffre se trouve un ensemble complet de mahjong – 144 tuiles, quatre règles en bois, des dés et un indicateur de vent en forme de logo floral emblématique de la marque. Les carreaux finement sculptés, surmontés de pierre composite et soutenus en noyer américain, sont peints à la main avec des motifs colorés pour les costumes et les honneurs qui rappellent également le motif botanique à quatre pétales de la maison. Épurée mais intemporelle, la malle évoque la nostalgie d’une époque où tout avait sa place.
Assistant photo : Nicolas Darde