L’édition de juin de la Fashion Week de Londres a été brève, mais pleine de punch – WWD

LONDRES – La Fashion Week hybride de Londres qui s’est terminée lundi était une vitrine clin d’œil et vous manquez avec peu de créateurs montrant leurs produits, mais ceux qui y ont participé, dont Martine Rose et Priya Ahluwalia, ont fait forte impression.

Rose a attiré une foule nombreuse pour son premier spectacle physique après la pandémie de COVID-19 dimanche à Vauxhall, au sud de la Tamise.

Elle a proposé des vêtements de tous les jours surélevés avec des détails idiots, tels que des porte-clés suspendus à des pantalons et des sacs, ou des poches non glissées, des pantalons non zippés et des mannequins portant des boucles d’oreilles avec l’emballage.

Ses looks féminins étaient étonnamment sexy, en particulier ces robes avec une fermeture éclair cassée à l’arrière.

“En passant des deux dernières années, j’ai réalisé à quel point ma concentration était devenue très détaillée”, a déclaré Rose après le spectacle.

“J’étais en fait très inquiet parce que je suis devenu tellement micro-concentré. Il s’agissait de braguettes qui s’ouvraient et de vestes mal ajustées et je pensais : ‘Est-ce que ça va se traduire ? Ce n’est pas une grande silhouette.

« Ensuite, bien sûr, il y a toujours le sous-texte du sexe. Je voulais que ce soit vraiment sexy, et je pense que c’était le cas”, a-t-elle ajouté.

La créatrice a profité de l’occasion pour lancer sa nouvelle collaboration de baskets avec Nike, un hybride du modèle emblématique Shox de Nike et de son propre design de mule, inspiré du concept de chaussures intelligentes.

Après le salon, Stavros Karelis, fondateur et directeur des achats du détaillant multimarque Machine-A, a déclaré qu’il pensait que Rose méritait une position “mondiale”.

Il a loué la capacité du designer « à créer des collections incroyablement influentes et commercialement si accessibles et réussies. Cela fait d’elle une leader du jeu. »

Selon des sources de l’industrie, Rose est considérée pour le poste de créateur le plus important chez Louis Vuitton pour hommes. Elle a refusé de commenter la spéculation.

Mais Rose ne devrait pas rester longtemps assise sur ses lauriers car la nouvelle génération londonienne se rattrape rapidement. Certains d’entre eux ont surmonté de grands défis pour organiser des présentations physiques ce mois-ci.

Alicia Robinson, directrice de la création et fondatrice du spécialiste de la maille AGR, a décidé de défiler en juin car cela fonctionne mieux pour sa marque.

« Cela a été très difficile de trouver des sponsors. Personne ne veut vraiment faire quoi que ce soit cette saison, et tout le monde veut faire quelque chose en septembre. Mais notre modèle commercial est que nous montrons en juin et janvier, puis nous avons nos dates de livraison de production autour de cela.

“Nous essayons toujours de livrer tôt afin d’avoir la plus longue durée de vente possible en tant que nouvelle marque. Je m’en tiens au choix », a-t-elle déclaré.

Son défilé du printemps 2023 à Fabric, la célèbre boîte de nuit londonienne, a offert une explosion de couleurs avec des tricots signatures taille incluse. C’était parfait pour le défilé du mois de la fierté, qui a lieu à Londres le 2 juillet.

Elle a également présenté de nouveaux éléments passionnants pour la marque, tels que des vestes et des pantalons patchwork en denim recyclé et des robes en crochet métallisé.

Robyn Lynch, quant à elle, a offert une vision joyeuse de l’habillement des vacances d’été lors d’un spectacle à Old Truman Brewery, dans l’est de Londres, suivi d’une after party avec Labrum London.

Lynch a déclaré qu’elle était heureuse de mettre en scène un spectacle, même si la semaine était discrète.

Elle voulait produire « quelque chose dont je sois contente, et juste m’amuser en le faisant. Et je pense que nous y sommes parvenus », a déclaré Lynch lors d’une avant-première.

Elle a ajouté que puisqu’il n’y avait pas de lieu officiel du BFC, elle devait “complètement produire en guérilla”, et espérer que la collection parlerait d’elle-même.

Elle n’a pas déçu.

Lynch a réussi à intégrer des éléments de sa personnalité amusante et pleine d’esprit dans ses pièces inspirées des vêtements de sport techniques et ses tricots luxueux.

Sa collection comportait des motifs et des slogans, dont “J’ai attrapé des crabes”, retravaillés à partir d’un T-shirt appartenant à sa mère Susan Lynch, qui se plaignait que sa précédente collection était entièrement consacrée à son père.

Lynch s’est également inspirée des t-shirts vintage “le souvenir le plus laid, le plus drôle et le plus charmant” qu’elle a achetés sur eBay lors de ses recherches.

Elle pensait: «Comment puis-je prendre ces T-shirts trash, bon marché et collants et les rendre vraiment élevés? Nous avons donc obtenu ces beaux fils de coton d’Italie et nous avons tricoté le motif des graphiques dans la chemise. Ils sont tous tricotés et tissés en jacquard. Ils ont un toucher super doux, mais ils sont toujours assez joyeux et enjoués », a-t-elle déclaré.

Quelques designers ont cherché des réponses sur l’avenir et ont exploré leur héritage respectif.

Foday Dumbuya, fondateur et directeur créatif de Labrum London, est né en Sierra Leone et a grandi à Londres. Son parcours a inspiré la collection, qui comprenait une coupe ample de style pyjama et un mélange de couleurs qu’il a emprunté à l’artiste Mark Rothko.

“Nous parlons toujours de liberté de mouvement, les gens doivent se déplacer librement”, a déclaré Dumbuya depuis les coulisses, où ses amis Idris Elba et Tinie Tempah l’ont rejoint.

“Nous pouvons apporter notre culture et la fusionner avec une autre culture, puis apporter cette explosion”, a-t-il déclaré.

Le spectacle est également venu avec des messages politiques subtils. Le designer a collaboré avec l’association caritative britannique Choose Love sur des t-shirts portant l’inscription “Designed by an Immigrant”.

Hoor Al Qasimi, directrice créative de Qasimi, cherche à aller de l’avant avec la marque que son défunt frère jumeau Khalid a fondée.

« L’héritage ne concerne pas seulement ce que vous laissez derrière vous. C’est aussi ce que vous faites à l’avenir », a déclaré le designer émirati.

Le bleu indigo a dominé la collection en hommage au peuple touareg du désert saharien qui porte des turbans et des voiles de couleur riche pour se protéger des sables du désert et des mauvais esprits.

Il y avait des pièces embellies inspirées de la pêche aux perles dans le Golfe; Calligraphie arabe qui se traduit par « Liberté du désert » et « Étranger », et tissage traditionnel de paniers sur des pantalons et des vestes militaires.

La créatrice Priya Ahluwalia s’est tournée vers les 54 pays d’Afrique pour sa collection “Africa Is Limitless”.

Le lieu a été ensemencé avec les tapis de tapisserie que l’on trouve souvent dans les maisons sud-asiatiques et africaines, un clin d’œil personnel à son double héritage indien nigérian qui s’est poursuivi dans la collection.

La collection comportait des vestes de survêtement en tricot avec des empiècements sportifs ; des ensembles jumeaux en denim imprimés avec des motifs trouvés sur du tissu imprimé à la cire d’Ankara et un gilet T-shirt portant l’inscription “Freedom to Indulge”.

La nouvelle venue Carlota Barrera a trouvé la liberté dans les grands espaces. Elle a fait ses débuts sur la piste au BaySixty6 Skate Park à Westbourne Park et visait à imiter les rues animées de Cuba.

“Vous marchez dans une rue, et vous entendez toujours de la musique et écoutez quelqu’un qui chante au coin de la rue – et cela se mélange au son des dominos et des cris des enfants. Toutes ces choses sont les sons qui me rappellent Cuba », a déclaré Barrera lors d’une avant-première.

Elle a joué avec des tissus souvent portés à Cuba – coton, lyocell et lin – et les a combinés avec de la soie brute et du coton. Les tissus étaient légers et les silhouettes avaient une sensation décontractée, faisant écho à la façon plus décontractée dont les gens s’habillent aujourd’hui.

Pendant ce temps, la marque de sacs à main Yuzefi, qui compte 100 revendeurs dans le monde, a présenté une petite sélection de prêt-à-porter et a ajouté des tricots à sa liste de satins, coton et lin durables.

Parmi les présentations les plus remarquables du programme numérique figuraient Brandon Choi, dont l’humble collection de couture comprenait de grandes robes et des styles du XVIIIe siècle en carton, en tulle et en tissus transparents.

Lea Nyland Studio était une autre star du programme offrant une gamme de robes et de tissus légers, en dentelle et au crochet avec des bords bruts. Les chemises carrées et fantaisistes de Perte d’ego étaient un pur bonheur : certaines étaient ornées de feuilles de tissu 3D, tandis que d’autres avaient des cordes de cerf-volant colorées qui leur pendaient, et d’autres présentaient encore de petites scènes de plage.

Une poignée d’acheteurs d’Italie, d’Allemagne et du Royaume-Uni et de magasins tels que Nordstrom, Ssense et Bergdorf Goodman ont assisté à la vitrine de trois jours.

Harry Fisher, fondateur du showroom Htown, qui représente les ventes d’AGR, Ahluwalia et Saul Nash, a déclaré que le taux de participation était meilleur que prévu et que les créateurs ont bien fait de montrer leurs vêtements pour hommes début juin, lorsque les acheteurs ont des budgets plus importants, et les marques ont plus de temps pour produire des commandes.

Thibaud Guyonnet, directeur créatif et responsable des achats chez le détaillant berlinois Voo Store, a déclaré qu’il ne sauterait jamais Londres, aussi court soit-il.

« Londres est toujours fraîche, amusante et jeune. J’adore l’ambiance autour du spectacle », a déclaré Guyonnet.

“Cela lance le mois de la mode masculine, et tout le monde est plein d’énergie”, a-t-il déclaré, ajoutant que des créations particulièrement fortes provenaient de marques telles que AGR, Martine Rose et Ahluwalia et qu’il les achèterait pour la saison printemps 2023.

Bruce Pask, directeur de la mode masculine chez Bergdorf Goodman et Neiman Marcus, a déclaré que cette édition de la London Fashion Week a prouvé que “Londres continue d’être une ville importante et inspirante pour la mode masculine, à la fois pour sa riche histoire dans la couture, le tricot et la fabrication britannique ainsi que pour son éventail passionnant de nouveaux talents inventifs et d’écoles de mode qui sont des sources de créativité et de visions incroyables pour l’avenir du genre.

« J’ai également profité de l’occasion pour faire plusieurs visites d’ateliers afin de rencontrer de jeunes designers primés récemment et de voir leur travail. Londres est une source vitale de nouvelles voix dans le monde de la mode et je veux m’assurer que nous sommes ici pour soutenir, encourager et encadrer quand nous le souhaitons, et aussi être inspirés par eux et leur travail », a-t-il ajouté.